Saint Cado

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La pêche à la sardine.

En 1728, le port de Saint-Cado possède 22 chaloupes, c'est le début de la pêche à la sardine. À la fin du XIXe siècle, la flottille sardinière s'étend dans toute la ria à partir du Magouër, Vieux-Passage, Étel avec plus d’une centaine de chaloupes.

Les embarcations, d’une longueur de 10-12 mètres et d’une largeur de 3 mètres, sont rarement pontées. Elles possèdent un grand mât pour accueillir la grand-voile et un mât de misaine. Les coques uniformément noires tranchent avec la couleur ocre rouge du gréement.

L’équipage se compose de 6 à 7 hommes : le patron, 3 ou 4 matelots, un novice de 16-17 ans et un mousse de 13-15 ans. Leur équipement rudimentaire se limite à une toile cirée, des guêtres et des sabots de bois.

La pêche à la sardine est une activité saisonnière qui débute au mois de mai pour se terminer fin septembre. Les lieux de pêche se situent près de Gâvres ou en baie de Quiberon. En pêche, le filet droit maillant, de couleur bleue, est jeté derrière l’annexe où ont pris place le patron et deux matelots. Ces derniers se tiennent aux avirons. Chaque chaloupe possède un jeu de filets de différents maillages afin de s’adapter à la taille des sardines. Les filets mesurent de 20 à 35 mètres de long pour 9 à 10 mètres de profondeur. Les filets demandent un entretien régulier : ils doivent être reteints chaque semaine. Des ramendeuses professionnelles travaillent à la demande.

Lorsque le filet est mis à l’eau, le patron appâte le poisson grâce à la rogue. Ce mélange d’œufs de morue, de farine d’arachide et parfois d’œufs de maquereaux provient de Hollande. À bord de la chaloupe, le « brigadier », à l’avant de l’embarcation, se tient prêt à remonter la pêche, les autres hommes démaillent le poisson à chaque « coup de filet ». On comptabilise la sardine par centaines. Elles sont stockées dans des paniers qui peuvent accueillir 200 unités. De retour au port, il incombe au brigadier de se rendre dans les conserveries. Afin de se rappeler la quantité débarquée, il n’est pas rare que le marin dépose au fond de sa poche un petit caillou à chaque voyage effectué entre la chaloupe et l’usine !

Après la vente, les marins se retrouvent dans un café pour la cotriade. Après le repas, le patron donne à chacun son salaire : la rémunération se fait à la part.

À la fin du XIXe siècle, l’apparition de la senne et du filet tournant modifie la pratique de la pêche, mais bientôt celle-ci doit affronter plusieurs crises : surexploitation des zones de pêche, pénurie de la ressource, écroulement de certains marchés dû à la concurrence étrangère et chutes des prix poussent les marins à se tourner progressivement vers une pêche plus rémunératrice : le thon !

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